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La Bouche de la Vérité

La Bouche de la Vérité
La Bouche de la Vérité

 
ÉGLISE DE STE. MARIE IN COSMEDIN

Cette église a été bâtie sur les restes d'un ancien temple ; quelques-uns ont cru que c'était celui de la Pudicité patricienne, et d'autres, celui de la Fortune ou de Matuta ; mais d'après t'antorité de Denis d' Halicarnasse , de Vitrine, de l*acite et de Pline, il faut reconnaître que les restes du temple , encore visibles, sur lesquels cette eglise a éte bâtie , sont ceux du temple de Cérès et Proserpine , construit dès le III siècle de Rome. On voit encore une partie de la cella bâtie en gros blocs de travertin, et dix colonnes du peristyle , qui sont de marbre blanc , d'ordre composite, cannelées, et ont 7 pieds de circonférence. On reconnaît par le travail de leurs chapiteaux, que ce temple a été rebâti dans le temps où les beaux arts florissaient, c'est-à-dire sous Tibère , qui, d'après Tacite , le consacra.
Le pape Adrien I, rebâtit cette église, en 782; il l'orna richement, et ces ornemens lui firent donner le surnom in Cosmedin, mot qui vient de ornement. On l'appelait aussi École grecque , parcequ' une Schola , ou confrérie grecque y était attachée. Aujourd'hui on l'appelle vulgairement la bouche de la vérité, à cause d'une grande pièce ronde de marbre veiné, placée sous le portique, et faite en forme de masque de Pan ; elle a les yeux et la bouche béants ; aussi l'on dit aux enfants qu'en mettant la main dans cette bouche, s'ils n'ont pas dit la vérité, ils ne pourront plus la retirer. L'opinion plus vraisemblable est, que ce marbre a été fait pour servir d'embouchure à quelque égoût, puisqu' il est concave.
L'intérieur de l'église est à trois nefs, divisées par 12 colonnes antiques en marbre; le pavé est de cette espèce de mosaïque qu' on appelle opus alexandrinum. On y voit les deux ambons qui servaient anciennement pour lire les évangiles et les épitres. Dans la tribune est un siège pontifical en marbre, et dans le haut, une image de la Vierge, qui a été apportée de la Grèce. Le maître-autel est isolé; au dessous il y a une urne antique de granit d' Egypte coutenant des reliques ; il est surmonté d'un baldaquin , soutenu par quatre colonnes aussi de granit.
Sur la place devant cette église on voit une belle fontaine et le

TEMPLE DE VESTA.

Parmi les opinions qu'on a débitées sur la vraie dénomination de ce temple, la plus vraisemblable est celle qui le croit un temple de Vesta. Mais il ne faut pas croire que ce temple soit le célèbre temple de Vesta bâti par Numa, dans lequel on conservait le Palladium , car on a remarqué à la pag. 120, vol. I, que celui-ci était dans le Forum, au bas du Palatin. Il paraît donc que celui dont nous parlons entre dans la catégorie de ces temples de Vesta, qui étaient dans chaque Curia selon 1' institution de Numa. Cette opinion s'appuie principalement sur la forme ronde du temple; sur la directiou de la porte , tournée vers 1'est; sur la dénomination de ste. Marie du Soleil qu'on donna à cette église, et enfin sur nne tradition très ancienne. D'après le style de ce temple, il paraît qu' il fut refait vers le déclin du II siècle de l'empire. La magnificence de cet édifice se reconnaît à sa construction; le mur ancien de la cella qui est circulaire est tout en marbre blanc, et les blocs sont très bien joints. Les 19 colonnes corinthiennes de marbre blanc cannelées, que l'on voit à l'extérieur, s'élèvent sur plusieurs marches, et forment un portique circulaire de 170 pieds romains de circonférence; il manque une colonne ainsi que tout l'entablement et la couverture. Le diamètre de la cella est de 28 pieds, celui des colonnes est de 3 pieds, et leur hauteur, avec la base et le chapiteau, de 36 pieds.
Près de cet édifice est le

TEMPLE DE LA FORTUNE VIRIL

L'origine de ce temple est très ancienne, car il fut bâti par Servius Tullius; ce sixième roi de Rome fut particulièrement devoue au culte de la Fortune, parceque ayant ete fait esclave, dans la conquête de Comiculum , ville latine, par Tarquin l'ancien, à la mort duquel il ctait parvenu à monter sur le trône. Ensuite ce temple ayant été endommage par le feu, il fut restaure. Sa forme est un carré oblong; il est construit avec une grande economie de matériaux, puisqu'il est entièrement en pierre du pays; il a quatre colonnes de front, sept de côté, dont deux seulement étaient isolées, de même que les quatre de front; aujourd'hui les entrecolonuemens sont fermés, depuis que le temple a été changé en église. Ces colonnes sont d'ordre tonique, canuelées, et ont 28 pieds de hauteur; elles sont couvertes de stuc ; au dessus des colonnes est un entablement orné de festons, entrelacés avec des génies , des tétes de bœufs et des candelabres, le tout en stuc, et très-endommagé par le temps: le fronton qui couronne la façade, et celui qui est du côté opposé, sont d'une assez belle proportion. Ce temple s'élève sur un haut soubassement , qui était enterré autrefois, et qui a été découvert dernièrement.
Sous le pape Jeao VIII, Ters l'an 972 , cet ancien bâtiment fut converti en église , qui fut alors dédiée à la Vierge. Le tableau du maîtreautel , est de Frédéric Zuccari , et représente stc. Marie égyptienne ; parceque depuis le XVI siècle cette église a été dédiée à cette femme pénitente. Clément XI bâtit la maison annexée à cette église , comme une espèce d' hôtel pour les Arméniens catholiques qui viennent à Rome.

MAISON DITE DE NICOLAS DE RIENZO

Ce bâtiment offre un amas capricieux de fragmens antique de toutes les époques, et un exemple de l'architecture romaine pendant le XI siècle , puisqu'il appartient à Nicolas (ils de Crescentius dont la famille à cette époque était très puissante à Bome. Sur l'ancienne porte qui aujourd'hui est fermée, on lit une inscription du Xll siècle, écrite en vers latins rimés qui dit que Nicolas fils de Crescentius et de Théodore, donna cette maison à David son fils. Soit que le nom de Nicolas fils de Crescentius soit l'origine de l'attribution qu'on en fait à Nicolas fils de Laurent ou de Rienzo tribun de Rome, soit que réellement ce tribun en devint propriétaire trois siècles après en 1347, le fuit est qu'on l'appelle .:n jourd' hui la Maison de Nicolas de Rienzo , Casa di Cola di Renzo.

ARC JANUS QUADRIFRONS

C'est le seul de ces arcs que les Romains appelaient Jani, et qu'ils élevaient dans les carrefours et dans les forums pour les marchands, afin qu'ils fussent à l'abri du soleil et de la pluie. Celui-ci était pour les marchands du Forum Boarium ; ayant quatre façades, il entrait dans la categorie de ceux qu'on appelait Quadrifrontes. Il faut avertir que ces bâtimens n'avaient aucun rapport avec le temple de Janus, et n'étaient nullement consacrés à cette divinité , puisque Ovide, en parlant du temple de Janus, dit:
Qnum tot sint Jani cur stas sacratus in uno ?
Ce monument était en partie enseveli, et fut déterré en 1810 ; il a été déblayé de nouveau en 1829 , et débarrassé des constructions que les Frangipani avaient érigées dessus, dans le XIII siècle, lorsqu'ils le transformèrent en château fort. Il serait à désirer de le voir entièrement isolé, comme il était originairement. Cependant il faut avouer qu'il est de fort mauvais goût, puisque la masse eu trop forte, et les ornemens trop mesquins. Chaque face présente un arc entre deux piliers ornes par un double rang de niches très mesquines, dont quelquesunes sont seulement indiquées; de petites colonnes, dont on conserve des restes trouvés dans les dernières fouilles et laissés sur les lieux, étaient placées entre les niches sur le soubassement. Les grands blocs de marbre qui revêtissent cet arc de chaque côté, proviennent d'autres bâtimens, puisqu'ils présentent des traces bien claires des ornemens primitifs. Au total, on voit que cet arc est un monument qu'il ne faut pas attribuer à une époque antérieure au commencement du III siècle de l'ère vulgaire, c'est-à-dire au temps de Septime Sévère et Caracalla. Les trous qu'on voit dans les joints dus blocs ont été faits dans le moyen-âge pour arracher les crampons de fer et le plomb qui les fixaient, de même qu'on le voit encore dans d'autres bâiimeus anciens.

ÉGLISE DE St. GEORGE en Velabro

On donne à cette église le surnom en Vélabre à cause de la localité. Elle est très ancienne, et remonte au moins au VI siècle de l'ère vulgaire. Le pape Zacharie la rebâtit dans le VIII siècle. Etienne, prieur de cette église dans le XIII siècle, la restaura et construisit le portique qui existe encore.
Cette église est à trois nefs, divisées par 16 colonnes tirées de divers lieux, dont quatre sont en marbre violet.
Le sentier qui s'ouvre en face de l'arc de Septime Sévère conduit à la CLOACA MAXIMA.

Itinéraire de Rome et de ses environs - Mariano Vasi - 1842